Des dizaines de locataires d’une résidence privée pour aînée (RPA) du centre-ville de Montréal mènent une lutte à n’en plus finir contre le propriétaire de leur immeuble qu’ils ont baptisé «le roi de la rénoviction».

Ils étaient réunis, lundi matin, au palais de justice de Montréal pour tenter d’empêcher l’homme d’affaires, Henry Zavriyev, de transformer leur RPA en complexe locatif.

L’homme de 28 ans est millionnaire et possède déjà un empire de 1000 logements locatifs.

Il a refusé, lundi, de répondre aux questions de TVA Nouvelles.

Le climat était d’ailleurs tendu au 14e étage du palais de justice.

La porte-parole des locataires de la résidence Mont-Carmel a insulté Henri Zavriyev, le qualifiant de bandit.

Le jeune promoteur n’a pas répondu à la remarque.

Ce dernier a fait l’acquisition, il y a quelques mois, de la résidence Mont-Carmel, située sur le boulevard René-Lévesque Est.

Cette RPA va perdre sa vocation pour devenir un complexe locatif, d’où ce débat devant le tribunal pour l’empêcher d’agir.

La porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, s’est rendue, lundi matin, sur la rue St-Antoine pour appuyer les locataires qui, malgré leur âge avancé, ont manifesté bruyamment.

Les manifestants demandent d’ailleurs au prochain gouvernement, qui sera élu le 3 octobre, de se mêler de ce dossier pour protéger les personnes âgées afin qu’elles conservent, d’une part, des loyers abordables et d’empêcher, d’autre part, les propriétaires immobiliers de bouleverser la vie de centaines de personnes en se débarrassant de la certification de RPA pour ensuite augmenter les loyers de 3% et leur faire perdre des services comme celui d’une infirmière auxiliaire.

«L’État est responsable de la certification des RPA. Il y a une législation à ce niveau-là qui est pleine de trous. Le jour où il y a un propriétaire immobilier vorace qui a des intentions de transformer l’immeuble pour en faire un lieu de profit, on évince les personnes», dénonce Suzanne Loiselle, porte-parole des locataires de la résidence Mont-Carmel.

Les locataires déplorent aussi le fait qu’ils ont déjà commencé à perdre des services.

«Si vous veniez nous voir à la résidence, il n’y a plus de tapis, tout ce qu’on avait comme service est en train de disparaitre», dit un locataire rencontré par TVA Nouvelles.

«Nous n’avons plus de respect comme personne aînée», s’indigne une autre locataire.

Ce dossier sera éventuellement plaidé sur le fonds.

Les locataires ont obtenu, lundi midi, un prolongement de la certification de RPA pour un autre six mois.

Le juge a pris en délibéré l’affaire, car il devra déterminer si le dossier sera entendu pour la suite des choses devant le Tribunal administratif du logement ou devant la Cour supérieure.